STONEBIRDS « Je me suis beaucoup inspiré de Macbeth de Shakespeare » (Fanch)

stonebirds-1StoneBirds, jeune référence française en matière de stoner/sludge, est né en 2008 en centre Bretagne. D’une formation initiale en quintet matérialisée avec un premier EP auto-produit, Slow Fly, sortie en 2011, il se transforme en trio et enregistre en 2013 un Split CD, Kreizh-breizh session, vol. 1 avec Stangala, autre groupe portant haut les couleurs de la Bretagne. En Juillet 2015 sort leur premier LP Into The Fog… And The Filthy Air, reçu avec enthousiasme pas la critique et le public. Avec quelques 75 lives à son actif depuis 2012, et ayant récemment foulé les scènes du Hellfest et du Motocultor, Fanch, le chanteur-guitariste, nous conte le groupe, leur façon de travailler, et nous renseigne sur la prochaine galette. (INTERVIEW Marjory Blanco-Rohel/PHOTO Kazhud)


En 2015, vous avez sorti votre premier LP
: Into The Fog… And The Filthy Air. Peux-tu me parler de cet album, particulièrement de son titre, sa signification ?
En fait, ça part du concept de base de l’album. Je me suis beaucoup inspiré de Macbeth de Shakespeare. C’est une phrase qui me parle beaucoup et qui image très bien tout ce que j’ai vécu en Centre Bretagne, le côté brouillard, la brume oppressante qu’on retrouve dans ce livre. Je trouvais que ça sonnait bien et mon idée conductrice pour l’album était cette phrase là. Je me suis vraiment appuyé dessus pour construire pas mal d’ambiances, un truc « brumisant », lourd, et ça m’a paru super logique de partir là dessus. Et vu qu’il est mort, il ne peut pas demander de droit d’auteur.

C’est ça qui fait le son de StoneBirds : j’arrive avec le gros, et ils arrivent à tout changer, la couleur, l’ambiance, avec des trucs parfois infimes

C’est toi qui composes les ambiances, et puis Sylvain (bassiste) et Antoine (batteur) qui ajoutent leurs touches ?
Je compose guitare-chant-arrangement chez moi tout seul, et j’envoie ça à Antoine et Sylvain, qui travaillent de leurs côtés, puis on met en commun au répétition. Souvent, je me retrouve avec des parties que j’ai écrites qui me paraissent super lourde, et au final ça donne un truc un peu plus aérien. C’est ça qui fait le son de StoneBirds : j’arrive avec le gros, et ils arrivent à tout changer, la couleur, l’ambiance, avec des trucs parfois infimes.

Un des membres habite à 200 km de distance, cette donnée a changé votre façon de travailler, de répéter ?
On est forcément un peu plus sérieux, si on compare à Slow Fly où on habitait tous à 15 bornes, on se retrouvait plus pour faire de la musique le dimanche, boire des bières et fumer des pétards. Maintenant ce n’est absolument plus le cas. On se retrouve 3h par semaine pour travailler, on se prend un petite pause d’un quart d’heure à la moitié, mais on est là pour travailler, limite des fois on se parle pas, on se dit bonjour et en enchaîne.

sans-titreConcernant les paroles, tu t’es également inspiré de Macbeth ?
Bien que l’album raconte une histoire du début à la fin, les paroles ne sont pas concrètes sur certains morceaux, ce n’est pas quelque chose de palpable. Je ne me suis clairement pas inspiré de Macbeth pour les paroles. J’ai utilisé quelques mots clefs, le discours des trois sorcières, un mot de Wasteland aussi qui est le jeux vidéo Fall Out III. Je me suis servie de ce qu’ils provoquent chez moi pour dégager cette émotion musicalement. J’écris directement en anglais, souvent ça part d’un mot ou une petite phrase et je brode autours pour essayer de créer quelque chose de musical. Les textes sont importants mais la musicalité du texte l’est encore plus.

Tu n’as jamais eu envie d’écrire en breton ?
Pas pour ce projet là en fait. Je suis en train d’essayer de monter un projet avec Steven de Stangala, qui serait Gwerz, un peu Doom, Shoegaze, un truc un peu bizarre. Mais pour StoneBirds clairement pas. Il y aura peut-être sur le prochain album une partie un peu Bretagne, mais ce sera très discret.

Votre album contient 5 titres pour un total 35 minutes de son, ce qui peut paraître pour certains assez court, c’est une démarche de votre part ?
A la base, on partait sur un EP, on avait choisi notre studio, mais le fait est que ça coûte extrêmement cher de faire un album. Au final, au cours de la composition, on s’est rendu compte que l’histoire qu’on voulait donné faisait ces 5 titres là. Le label nous a demandé d’en faire un sixième, on a refusé parce que ça ne collait plus. C’est 5 titres là c’est l’album.

Vous avez enregistré Into the Fog chez Kerwax. Une des particularité de cet album réside dans son enregistrement analogique, ce qui signifie que vous avez fait les prises ensemble, comme un live au final ?
Oui c’est ça, cependant on différencie vachement le côté live et le côté studio, déjà par ce qu’on est que trois, et qu’on veut que nos albums soient arrangés, produits. Et ce n’est pas la même énergie, l’album doit être un peu plus pausé que le live, où il faut que ça rentre dedans.


Comment vous préparez vous au live ? Avez-vous fait des résidences ?
Oui, on en a fait une ici, au Novomax (NDRL salle quimpéroise) avant le Hellfest, qui nous a d’ailleurs super bien servie. Le truc c’est que ça prend beaucoup de temps, on travaille tous, et c’est compliqué les résidences car tu ne peux pas la faire en une journée seulement, il faut passer deux voir trois jours. Vu qu’on n’est que trois, on appréhende déjà le live dans le processus de composition, et après l’enregistrement on réarrange certains trucs, on se focalise vraiment que sur le live.

Vous qui avez beaucoup tourné en France ces dernières années, que pensez-vous de la Bretagne, fait-elle partie de celles qui ont une scène Stoner et Metal ?
Clairement oui, après il y a sûrement d’autres régions qui bougent. En tout cas pour ce qui est du Doom, du Stoner, du Sludge, toutes les musiques que l’on va qualifier Stoner, il y a quand même pas mal d’asso, pas mal de bars-concerts pour débuter, même si ça commence à devenir un peu rare. Il y a à Nantes une orga phénoménale, les Stoned Orgies, qui commence à ramener des groupes monstrueux. A Lorient, il y à l’Amicale du Fuzz, à Rennes c’est Black Karma Production, à Brest Ultranova. C’est quand même super cool d’avoir des assos qui portent le truc, qui fidélisent un public aussi, je pense qu’on est pas mal loti en Bretagne pour la scène.

Quand on a eu notre chronique dans New Noise, on a vendu beaucoup plus sur Bandcamp cette semaine là

Quel regard tu portes sur la communication digitale, indispensables aux groupes aujourd’hui (Bandcamp, Facebook, Twitter…)?
La com’ régit beaucoup de choses au final dans la musique, on s’en rend compte. Quand on a eu notre chronique dans New Noise, on a vendu beaucoup plus sur Bandcamp cette semaine là, et c’est la com’ qui a fait presque tout le taff. C’est ce qui va attirer les gens à écouter ta musique. Bandcamp c’est une super plate-forme pour écouter. Facebook c’est parfait pour le côté visuel. Je crois qu’on a un Twitter, mais tu n’as pas l’image qui va faire rigoler les gens, qui va faire cliquer sur le nécessaire lien. Après, il ne faut pas non plus trop se « pignoler » sur Facebook, les likes tout ça. Il y en a qui achètent pas mal de like, c’est bizarre, ça leur apporte peut être plein d’autre choses, je ne sais pas.

Vous avez donc tous un boulot à côté du groupe, est-ce que vous inspirez à devenir professionnel ?
On ne se pause pas la question, c’est absolument pas un souhait, on garde ça comme passion. Après si ça doit arriver on sera content, on ne crachera pas dessus. Mais c’est compliqué, Antoine a deux enfants, moi je vais en avoir un aussi, on sait que pour être professionnel faut être sur la route peut être 200 jours dans l’année, quand tu vois Mars Red Sky… Les pires c’est des groupes de Noise, qui ne sont jamais chez eux. Après c’est un choix de vie et nous on n’est pas trop enclins à le faire pour l’instant. Donc si ça arrive pourquoi pas, mais il ne faut pas que ça soit trop contraignant.

Le bruit courre que vous étiez en enregistrement le mois dernier ?
On est retournés à Kerwax avec Christophe Chavanon, on a fait ça sur une semaine, toujours en analogique. Tout est enregistré, il ne reste plus que le mixage et le mastering. Ca sera un album 7 ou 8 titres, je ne sais plus, pour une durée d’une heure à peu près. Et je pense que ça va être pas mal !

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